Votre sommeil est agité. Vous vous réveillez plusieurs fois en sursaut pendant la nuit. L’ambiance de la taverne résonne jusque dans votre chambre. Vous finissez pourtant par tomber de fatigue jusqu’au matin.
Alors que vous émergez, quelqu’un frappe à la porte. Vous vous habillez rapidement et allez ouvrir. Larry vous accueille, l’air pressé.
— Bien dormi, j’espère ? Parce que c’est le grand jour ! L’expédition est prête et la plupart des Éclaireurs sont déjà partis pour rejoindre le camp principal à l’extérieur de la cité. Faut pas traîner ! Suis-moi.
Il vous tend un morceau de pain fourré de fromage douteux et s’élance à travers le dédale de la base. Vous lui emboîtez le pas en dévorant votre casse-croute en moins de deux. Vous arrivez bientôt au hangar, en pleine ébullition. La plupart des véhicules ont déjà quitté les lieux. Des homme et des femmes s’affairent activement autour des engins restants. Larry vous entraîne vers l’un d’eux. C’est le même qui vous avait sauvé des Terres de Glaces. Avant de monter, il vous tend une combinaison.
— Mets ça. ça te protégera bien mieux du froid.
Vous vous changez et allez vous asseoir à votre place. Sans attendre, Larry démarre le moteur. Une quantité impressionnante de fumée commence à envahir l’habitacle, mais vos poumons y sont cette fois préparés. Vous respirez à petites bouffées. Quelques instants plus tard, le véhicule sort de l’enceinte de la Fournaise et s’engage sur les terres inhospitalières.
— Alors, pour la faire courte, déclare Larry, la Chef ordonne à tous les Éclaireurs de rejoindre le camp principal. C’est une base avancée que nous avons construite il y a quelques années pour faciliter la logistique et le ravitaillement de la cité. C’est aussi un poste d’observation idéal en plein cœur des Terres de Glace. Ça nous permet surtout d’anticiper les grosses tempêtes ! Une fois arrivés là-bas, les escouades seront répartis par secteurs d’exploration pour couvrir le plus de territoire possible. Tout le monde reste bien-sûr en communication constante et prévient la base dès qu’il trouve un lieu potentiel.
Larry ajoute la mine grave :
— Tout le monde sait à quel point la mission est risquée, mais c’est le prix à payer pour sauver tout le monde à la Fournaise. J’espère juste qu’on perdra pas trop d’hommes…
Vous jetez un coup d’œil à la fenêtre. Des montagnes de roche glacée s’élèvent au milieu d’étendues blanches à perte de vue. Pas une seule espèce animale ou végétale ne semble avoir réussi à surmonter la rudesse des lieux.
— On arrive bientôt au pont de glace qui surplombe la vallée. Ensuite, le camp n’est plus qu’à quelques kilomètres.
L’engin s’engage sur le promontoire à toute allure. Soudain, un énorme bruit de craquement retentit, suivi d’une multitude de répliques de plus en plus proches. Larry semble catastrophé.
— C’est pas vrai ! Bordel ! La glace est en train de craquer !
Il enclenche brutalement un levier avant d’ajouter :
— Foutu pont ! Faut qu’on accélère, sinon on va finir au fond du ravin !
Vous l’entendez appuyez à fond sur l’accélérateur. Le char pousse un féroce cri de rage et redouble de vitesse. Derrière vous, les craquements se rapprochent dangereusement. Soudain, vous vous sentez basculer en arrière. Votre ceinture vous maintient fermement sur votre siège, mais vos pieds quittent le sol. Vous tombez !
— Merde ! Accroche toi ! crie Larry.
Votre estomac se soulève. Quelques secondes plus tard, l’engin s’écrase sur le sol. Le choc est si violent que vous perdez connaissance.
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