Prudemment, de peur que les prédateurs soient encore dans les parages, vous progressez jusqu’à la bâtisse. Vous tournez la poignée de la porte d’entrée, mais elle est définitivement fermée. Vous contournez la cabane. Derrière, non loin de l’imposant tronc de l’arbre, vous apercevez un massif anneau de fer à moitié enfoui sous la neige. Vous déblayez la zone à mains nues et découvrez une large trappe en bois. Vous saisissez l’anneau et tirez de toutes vos forces. La trappe s’ouvre. Vous la repoussez pour dégager le passage. Une échelle descend dans les profondeurs. Après un moment d’hésitation, vous entamez la descente. Arrivé en bas, vos yeux s’habituent assez vite à l’obscurité ambiante.
L’endroit ressemble à une cave. Des caisses éventrées reposent dans un coin de la pièce. Elles sont complètement vides. Partout sur le sol gisent des cadavres de bouteilles brisées. Au fond, un grand escalier en bois mène à l’étage. Il n’y a rien d’intéressant ici. Vous vous dirigez vers l’escalier. Les marches craquent sous votre poids, mais semblent tenir le coup.
Une odeur infecte manque de vous soulever le cœur lorsque vous arrivez au niveau supérieur. Vous balayez la pièce du regard. La cabane comporte une unique pièce faisant à la fois office de cuisine et de chambre à coucher. Un réchaud à charbon en fonte est installé non loin d’une table et des chaises. Un peu plus loin, sur un grand lit en bois massif, il vous semble apercevoir deux adultes et un enfant allongés sous un drap en lambeau. Ils semblent dormir profondément. Une lampe à huile est posée sur une petite table de chevet, accolée au lit.
Vous vous approchez en silence pour ne pas les brusquer. Peut-être ont-ils besoin d’aide. L’enfant est recroquevillé sur lui-même, entre ses deux parents qui semblent s’être blottis autour de lui, comme pour le réchauffer. Vous secouez doucement l’épaule de la mère pour tenter de la réveiller, mais elle ne réagit pas. Vous vous approchez de son visage. Vous n’entendez aucune respiration. Vous faites de même avec le père, puis l’enfant. Ils ne respirent plus. Leurs corps sont raides comme du bois. La faim ou le froid semblent avoir eu raison d’eux. Vous vous laissez tomber sur le sol, bouleversé. Plusieurs minutes passent avant que vous ne vous décidiez à vous relever. Vous vous emparez du drap et le remontez jusqu’à la tête du lit pour cacher les dépouilles. Vous remarquez alors qu’un médaillon rond dépasse de la chemise de la femme. Il est attaché à son cou à l’aide d’une chaîne en argent. Vous le détachez délicatement de sa propriétaire et l’inspectez minutieusement. Le médaillon, de couleur bronze, est orné d’une magnifique fleur ajourée entourée d’une répétition de petites vagues stylisées. Vous remarquez qu’un bouton permet de l’ouvrir. Le médaillon se révèle être une montre à gousset. Le cadran couleur crème est orné de chiffres romains d’un doré cuivré luisant.
Le portrait d’un homme et d’une femme est niché à l’intérieur du médaillon. En noir et blanc, côté à côté, ils sourient devant l’objectif. L’homme, à l’allure massive, porte une grande barbe qui lui couvre le cou. Sa tête est couverte d’un chapeau melon. La femme a le visage fin, ponctué de tâches de rousseur. Ses cheveux tressés retombent délicatement sur ses épaules, comme pour les effleurer. Sous la photo, une inscription est gravée dans le bronze :
À ma sœur bien aimée.
Paul
Le froid a remarquablement bien conservé le visage de la défunte qui gît à vos côtés. Il s’agit trait pour trait de la femme de la photographie. Vous décidez de garder ce précieux objet pour peut-être le ramener à son frère.
Vous vous approchez de la table de chevet et ouvrez son unique tiroir. Hormis quelques bibelots divers et variés sans grand intérêt, vous trouvez une petite clé en métal, à peine visible sous un tas de journaux moisis. Vous pensez immédiatement au véhicule garé sous le hangar. Sans perdre de temps, vous vous dirigez vers la porte. Elle est barricadée par un agglomérat de chaises, d’une table de chevet et d’une commode en bois, plaqués contre l’entrée, comme pour se protéger à tout prix de toute menace de l’extérieur. Après quelques instants d’intense effort, vous parvenez à dégager la sortie.
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